Sailer trois fois en orCortina d'Ampezzo s'était vu attribuer les JO de 1944. Mais, la guerre étant passée par là, ce n'est que douze années plus tard que la coquette station des Dolomites accueillit enfin les Jeux d'hiver. Grâce à la manne financière du "Toto Calcio" (les paris sur le football), Cortina se fit belle pour recevoir l'élite mondiale. Une élite en augmentation avec un nouveau venu qui allait marquer l'histoire des Jeux d'hiver, l'ambitieuse Union soviétique, pour laquelle le sport était un enjeu politique, on avait déjà pu le mesurer aux JO d'été de 1952. De près de 700, quatre ans plus tôt, le nombre de participants passa ainsi brusquement à plus de 800. Si on en était toujours à 8 sports au programme, le nombre de titres décernés atteignit alors le nombre de 24. Et pour faire participer encore plus de monde à la fête, ces Jeux d'hiver furent les premiers à avoir les honneurs de la télévision, l'Eurovision assurant la retransmission en direct. Entrée réussie pour l'URSSCes Jeux parfaits en tous points méritaient un héros. Ils accouchèrent d'une légende. Toni Sailer , un jeune Autrichien de 20 ans, balaya tout sur son passage, se parant des 3 médailles d'or du ski alpin : descente, géant et slalom. Il marqua les esprits en creusant des écarts énormes, reléguant à chaque fois son dauphin à plusieurs secondes. Le saut à skis vécut une véritable révolution, les Finlandais imposant un nouveau style en collant les bras le long de leurs jambes au lieu de les tendre en avant, devant leur tête. Ils remportèrent ainsi les médailles d'or et d'argent. Pour sa première participation, l'URSS s'installa d'entrée tout en haut du tableau des médailles, en remportant 16 au total dont 7 en or. Le premier champion olympique soviétique aux Jeux d'hiver fut Evgueni Grichine , auteur du doublé 500 - 1500 m en
patinage de vitesse.
La fiche |
Dates : 26 janvier - 5 février
1956
| Nations : 32 (avec l'apparition de l'URSS) | Sports : 8 | Sports de démonstration : néant | Epreuves : 24 | Autres villes candidates : Montréal (Can), Colorado Springs (USA), Lake Placid (USA) | Participants : 820 (688 hommes, 132 femmes) | Participants français : 30 (23 hommes - 7 femmes) | Médailles distribuées : 72, dont 2 d'or au 1500 m de patinage de vitesse | Palmarès français : Aucune médaille | Ouverture des Jeux : Proclamée par Giovanni Gronchi, président de la République italienne | Serment Olympique : Prêté par la skieuse Giuliana Chenal-Minuzzo | Flamme Olympique : Allumée par le patineur de vitesse Guido Caroli | Président du CIO : Avery Brundage (USA) |
L'URSS frappe d'entréeQuatre ans après son entrée remarquée aux JO d'été, l'URSS fait ses grands débuts aux Jeux d'hiver. Des débuts réussis, puisque les concurrents soviétiques hissent d'emblée leur pays au premier rang au tableau des médailles. Jusque là chasse gardée des pays nordiques, le patinage de vitesse est la première discipline à sourire à l'Union soviétique. C'est un champion d'exception qui ouvre le bal. Le 24 février, Evgueni Grichine devient le premier Soviétique champion olympique des Jeux d'hiver en gagnant le 500 m, dans le temps de 40 sec 2/10, record du monde égalé. Six jours plus tard, il récidive et s'adjuge le 1500 m en 2 min 08 sec 6, nouveau record du monde. Seul son compatriote Youri Mikhaà&hibar;lov se montre à sa hauteur en signant le même temps. Qu'à cela ne tienne ! Cela fera 2 médailles d'or au lieu d'une pour l'URSS. Les hockeyeurs à l'honneurComme le 5000 m revient à Boris Chilkov, ce sont 3 des 4 épreuves de patinage de vitesse qui sont gagnées par les patineurs de l'Union soviétique. Seul le 10.000 m leur échappe. Bilan: 7 médailles dont 4 d'or. Brillants sur la glace, les représentants de l'URSS s'illustrent aussi sur la neige, où les fondeurs remportent 7 médailles dont 2 en or. Evguenia Sidorova leur donne même une inattendue médaille de bronze en
ski alpin, dans le slalom. Mais ce sont sans doute les hockeyeurs qui causent la plus grande surprise en remportant le tournoi olympique. Invaincue, l'équipe soviétique bat les Etats-Unis et le Canada, les favoris de la compétition. Jusqu'en 1992 inclus, ses joueurs gagneront la médaille d'or, sauf les deux fois où les JO auront lieu aux Etats-Unis. Avec 16 médailles dont 7 d'or, l'URSS a pleinement réussi ses premiers JO d'hiver. Pour ses dirigeants, toujours soucieux de propagande, Cortina devait donner lieu à une riche moisson de médailles : mission accomplie.
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Les trois glorieuses de Toni SailerQuand Anton "Toni" Sailer prend le départ du slalom géant, ce 29 janvier 1956, il n'est pas un inconnu. N'a-t-il pas gagné la prestigieuse descente du Lauberhorn à Wengen un an plus tôt ? Difficile pourtant d'imaginer que ce jeune homme de 20 ans, dont les allures de jeune premier attirent l'oeil des spectatrices, va devenir le roi des Jeux de 1956. Dès cette première épreuve, il assomme ses rivaux. Son dauphin, compatriote et ami d'entraînement, Andreas Molterer, est relégué à 6 secondes et 2 dixièmes. La légende est en marche. Deux jours plus tard, c'est le slalom, la discipline dans laquelle Toni Sailer se montre généralement le moins à l'aise. Survolté par l'ambiance des Jeux, il gagne pourtant les deux manches, faisant admirer sa superbe technique, la méthode de flexion-extension qu'il a lui-même mise au point. Le Japonais Chiharu Igaya enlève la médaille d'argent. Il termine à 4 secondes du jeune Autrichien. "J'ai foncé"Le triplé est en vue, car la descente est la spécialité de Toni Sailer. Le 3 février, il justifie tous les pronostics et laisse le deuxième, le Suisse Raymond Fellay, à 3 secondes et demie. Il a pourtant frôlé la chute sur ce parcours glacé dans lequel une trentaine de concurrents sont tombés, huit d'entre eux devant même être hospitalisés. Mais Toni Sailer était imbattable. Skieur élégant à la technique irréprochable, il s'est en outre forgé un physique à toute épreuve en descendant inlassablement la redoutable Streif, la célèbre piste de sa Kitzbuehel natale. Son moral de vainqueur fait le reste. Aux journalistes qui lui demandaient quel était son secret, il aime à répondre : "C'est simple, j'ai foncé", ou encore : "A chaque course, j'ai pris tous les risques". Trois courses, trois médailles d'or. La presse l'encense. Cortina le fête. L'Autriche en fait un dieu vivant. Quand il quitte l'Italie, ses trois médailles d'or au cou, il est salué comme le plus grand champion de l'histoire du
ski alpin. En attendant Jean-Claude Killy.
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Double !Les touristes de la station de sports d'hiver de Cortina d'Ampezzo ont eu la surprise de découvrir un
bobsleigh dans les rues . Celui de l'équipe II de Grande-Bretagne, doublé par une reluisante Bentley. Le temps... d'une séance de photos avant le début de la compétition. CouacIncident pendant la cérémonie d'ouverture. Le patineur de vitesse Guido Caroli, dernier relayeur de la torche, se prend les pieds dans un câble et tombe. Plus de peur que de mal : la torche ne s'est pas éteinte. Ce sera le seul couac de ces Jeux. ReconversionL'Américaine Tenley Albright, championne olympique de patinage artistique, deviendra chirurgien après de brillantes études à la Medical School de Harvard. Reconversion (bis)Acteur de cinéma et chanteur, le triple champion olympique Toni Sailer fut également entraîneur de l'équipe d'Autriche de ski alpin, de 1972 à 1976. PolonaisSensation en combiné nordique avec la 3e place du Polonais Franciszek Gasienica. Il est le premier non-Scandinave médaillé dans cette discipline aux JO. UniqueTroisième du slalom à Cortina, Evguenia Sidorova est la seule Soviétique de l'histoire à avoir été médaillée aux JO en ski alpin. Vice-championne olympique du super-G en 1994, Svetlana Gladisheva représentait la Russie. FrèresHayes Alan Jenkins médaille d'or. David Jenkins médaille de bronze. Pour la première et unique fois jusqu'ici, deux frères montent sur un même podium olympique de patinage artistique. PolyvalenceAux JO d'été d'Helsinki, en 1952, Evgueni Grichine, double champion olympique en patinage de vitesse à Cortina, faisait partie de l'équipe soviétique de cyclisme. TriompheTriplé chez les messieurs. Doublé chez les dames. L'école américaine de patinage artistique triomphe dans les épreuves individuelles. Début.Le fondeur Sixten Jernberg enlève ses 4 premières médailles olympiques. Il en gagnera 9 au total, avec les JO de 1960 et 1964, ce qui fait de lui le plus médaillé de tous les sportifs suédois, JO d'été et d'hiver confondus. Fin de sérieDoublé finlandais au saut à skis. Antti Hyvaerinen et Aulis Kallakorpi mettent fin à la suprématie des sauteurs norvégiens, qui avaient remporté toutes les médailles d'or depuis le début des JO d'hiver.
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Le saviez-vous ? |
Dernière Pour la dernière fois, les compétitions de fpatinage artistique ont lieu en plein air.
| Déception Pour la première fois depuis 1932, la Norvège ne remporte aucune médaille d'or en patinage de vitesse. | Records Le lac Misurina, site des épreuves de patinage de vitesse, est situé à une altitude de 1775 m. Cette altitude explique que 73 records nationaux y furent battus pendant ces JO, sans parler des records du monde des 500 et 1500 m. | Zéro Pour la première fois depuis leur création en 1924, la France ne remporte aucune médaille aux JO d'hiver. |
Bobsleigh |
Bob à 2 Hommes |
1. Italy I (ITA) 2. Italy II
(ITA) 3. Switzerland I (SUI)
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Bob à 4 Hommes |
1. Switzerland I (SUI) 2. Italy II
(ITA) 3. USA I (USA)
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Combiné
nordique
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Individuel Hommes |
1. Sverre Stenersen (NOR) 2. Benft
Eriksson (SWE) 3. Franciszek Gron-Gasienica
(POL)
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Hockey sur
glace
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Tournoi Hommes |
1. URSS (URS) 2. USA (USA) 3.
Canada (CAN)
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Patinage
artistique
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Individuel Femmes |
1. Tenley Albright (USA) 2. Carol
Heiss (USA) 3. Ingrig Wendl (AUT)
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Individuel Hommes |
1. Hayes Alan Jenkins (USA) 2.
Ronald Robertson (USA) 3. David Jenkins (USA)
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Couples
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1. Schwarz /
Oppelt (AUT) 2. Dafoe
/ Bowden (CAN) 3. Nagy / Nagy (HUN)
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Patinage de
vitesse
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10000 m Hommes |
1. Sigvard Ericsson (SWE) 2. Knut
Johannesen (NOR) 3. Oleg Gontscharenko (URS)
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1500 m Hommes |
1. Yevgeniy Grischin (URS) 1. Yury
Michailov (URS) 3. Toivo Salonen (FIN)
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1500 m Hommes |
Null |
500 m Hommes |
1. Yevgeniy Grischin (URS) 2.
Rafael Gratsch (URS) 3. Alv Gjestvang (NOR)
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5000 m Hommes |
1. Boris Schikov (URS) 2. Sigvard
Ericsson (SWE) 3. Oleg Gontscharenko
(URS)
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Saut
à Skis
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Individuel Hommes |
1. Antti Hyvärinen (FIN) 2. Aulis
Kallakorpi (FIN) 3. Harry Glass
(GER)
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Ski
alpin
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Descente Femmes |
1. Madeleine Berthod (SUI) 2.
Frieda Dänzer (SUI) 3. Lucile Wheeler (CAN)
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Slalom géant Femmes |
1. Ossi Reichert (GER) 2. Josefine
Frandl (AUT) 3. Dorothea Hochleitner (AUT)
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Slalom Femmes |
1. Renee Colliard (SUI) 2. Regina
Schöpf (AUT) 3. Jevgenija Sidorova (URS)
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Descente Hommes |
1. Toni Sailer (AUT) 2. Raymond
Fellay (SUI) 3. Andreas Molterer (AUT)
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Slalom géant Hommes |
1. Toni Sailer (AUT) 2. Andreas
Molterer (AUT) 3. Walter Schuster (AUT)
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Slalom Hommes |
1. Toni Sailer (AUT) 2. Chiharu
Igaya (JPN) 3. Stig Sollander (SWE)
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Ski de
fond
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10 km Femmes |
1. Lubov Kosyryeva (URS) 2. Radya
Yeroschina (URS) 3. Sonja Edström (SWE)
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3 x 5 km relais Femmes |
1. Finland (FIN) 2. URSS
(URS) 3. Sweden (SWE)
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15 km Hommes |
1. Hallgeir Brenden (NOR) 2.
Sixten Jernberg (SWE) 3. Pavel Kolschin (URS)
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30 km Hommes |
1. Veikko Hakulinen (FIN) 2.
Sixten Jernberg (SWE) 3. Pavel Kolschin (URS)
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4 x 10 km relais Hommes |
1. URSS (URS) 2. Finland
(FIN) 3. Sweden (SWE)
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50 km Hommes |
1. Sixten Jernberg (SWE) 2. Veikko
Hakulinen (FIN) 3. Fedor Terentyev
(URS)
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