La compétition
Disciplines Elles sont au nombre de 3 : le tremplin normal, le grand tremplin et l'épreuve par équipes Le tremplin normal (K90)Chaque concurrent effectue 2 sauts sur ce tremplin haut de 90 m ; est déclaré vainqueur celui qui a enregistré le meilleur total de points à l'issue des 2 sauts Le grand tremplin (K 120)Chaque concurrent effectue 2 sauts sur ce tremplin haut de 120 m ; est déclaré vainqueur celui qui a enregistré le meilleur total de points à l'issue des 2 sauts L'épreuve par équipes (K 120)Chaque équipe est composée de 4 concurrents qui effectuent chacun 2 sauts. L'équipe totalisant le meilleur total des 8 sauts gagne l'épreuve. Le point KUn tremplin est constitué d'une piste d'élan, un plateau de saut et une aire de réception. Le point K est le point ultime au-delà duquel la réception devient dangereuse. Il est mesuré en fonction du point d'envol et de la pente de l'aire de réception. Si au cours d'une compétition ce point critique est dépassé par les concurrents, il est procédé à un raccourcissement de la piste d'élan. La notationLes notes portent sur 2 critères, la distance parcourue et le style du saut et de la réception - une notion donnant lieu à des notes attribuées par des juges de 5 pays différents. Le point K est primordial car il déterminera le point à partir duquel sera jugée la longueur du saut. LongueurUn saut jusqu'au point K donne 60 points. Chaque mètre parcouru au-delà ou en deçà de ce point ajoute ou retire 2 points à ce total.
StyleL'attribution des notes sur le style des sauts et leur réception donne lieu à plus de contestations. Les juges peuvent donner des notes allant de 1 à 20. La meilleure et la plus mauvaise notes sont écartées. Les trois autres notes sont totalisées, le maximum des points étant de 60 points. Pour déterminer les notes, différents critères sont pris en compte : position des skis et du corps, vitesse de réaction du sauteur pour corriger une erreur, tenue générale en vol et lors de la réception. Celle-ci doit être faite selon la technique du telemark, un pied devant l'autre. Si elle n'est pas correcte, 4 points peuvent être déduits.
L'équipement
SkisPlus longs que ceux utilisés pour le
ski alpin et le ski de fond, ils ne doivent pas être plus larges que 11,5 cm. Ils sont rainurés pour permettre une meilleure pénétration dans l'air. Les semelles sont plates pour améliorer l'atterrissage ChaussuresHautes et souples, elles sont plus basses sur l'avant pour permettre au concurrent de se pencher pendant le saut. FixationsElles bloquent uniquement la partie avant du pied. Elles sont placées de manière à ce que la distance entre la pointe du pied et la spatule ne dépasse pas 57 % de la longueur totale du ski. CombinaisonL'épaisseur maximale est de 5 mm pour réduire la pénétration de l'air dans la combinaison et apporter un meilleur soutien et une plus longue durée du saut.
Le spectacle de la neigeLe saut
à skis, discipline qui requiert courage et élégance, est un des sports les plus spectaculaires des jeux Olympiques d'hiver. A chaque compétition, il attire des dizaines de milliers de passionnés. Quand le saut à skis n'était que le domaine réservé de quelques casse-cou, les sauts, qui nécessitaient pourtant une adresse diabolique et une certaine dose d'inconscience, n'étaient pas aussi spectaculaires. Actuellement, les athlètes, aidés par des équipements de pointe et des techniques nouvelles, sont tout à fait capables de "voler" jusqu'à 200 m. L'origine du sport remonterait au 17e siècle, lorsque des Scandinaves commencèrent à effectuer quelques sauts rudimentaires. Sondre Nordheim fut le premier athlète ayant eu un saut mesuré, à une trentaine de mètres, en 1860. Ce fermier du village norvégien de Morgedahl, dans la région de Telemark, fut le premier à remarquer qu'il était plus facile d'atterrir sur une pente que sur un terrain plat. Promotion royaleLa discipline a connu une incroyable promotion en 1892 quand la famille royale de Norvège lui a apporté un soutien de poids en attribuant la première "Coupe du Roi" au vainqueur du rassemblement de saut à skis d'Holmenkollen, près d'Oslo. Puis le saut à skis a fait partie des sept sports présents aux premiers jeux Olympiques d'hiver, en 1924 à Chamonix ; le Norvégien Jacob Tullin Thams est devenu le premier champion olympique de ce sport. Le saut a connu un grand bouleversement dans les années 1930 quand le plus grand tremplin a été construit en Yougoslavie, à Planica, prouvant alors que les athlètes pouvaient effectuer des sauts "énormes", dépassant les 200 mètres. Aux JO, les concurrents utilisaient alors un seul tremplin, le grand, jusqu'aux Mondiaux de 1962. Après cette date, et notamment pour les Jeux d'Innsbruck en 1964, il a été décidé d'utiliser un petit tremplin, appelé tremplin normal. Si les Championnats du monde ont débuté en 1925, la première Coupe du monde de saut à skis a vu le jour en 1979-80. Une particularité de ce sport : les compétitions sont ouvertes à la fois aux hommes et aux femmes. Dates d'entrée aux JO
1924 Grand tremplin (K 90 jusqu'en 1988, puis K 120) 1964Tremplin normal (K 70 jusqu'en 1988, puis K 90) 1988Epreuve par équipes
Le V de la victoireQuand le Suédois Jan Bokloeg s'est mis à sauter avec ses skis formant un V au lieu d'être parallèles, lors de la saison 1988-89, il a d'abord suscité des ricanements. Quelques mois plus tard, il fut prouvé scientifiquement que sa méthode assurait une meilleure portance dans l'air et permettait donc de planer plus longtemps. Tout le monde se mit à l'imiter et désormais tous les concurrents sautent en V. Vol à skisLe vol à skis, qui n'est pas sport olympique, est la discipline extrême du saut
à skis. Il n'est pas rare de voir les concurrents y dépasser les 200 mètres. Seuls une demi-douzaine de tremplins au monde permettent de disputer cette compétition spectaculaire. Trompe l'oeilCertes le saut à skis est une discipline spectaculaire. Mais il doit cette image en partie à l'habileté des cadreurs de télévision. Avec des angles de prise de vue étudiés, ceux-ci donnent l'impression que le sauteur plane à des hauteurs vertigineuses, alors qu'il n'est en général que quelques mètres au-dessus de la pente neigeuse. VentLe vent dans le dos est l'ennemi du sauteur, le vent de face son meilleur ami car il lui permet de planer plus longtemps. Le sauteur attend donc que son entraîneur, qui garde l'oeil rivé sur l'anémomètre, lui fasse un signal pour lui indiquer le meilleur moment pour prendre son élan. Mais il n'a que 15 secondes pour se décider. Coup de froid pour les Européens au pays du soleil levantAux Jeux de 1972 à Sapporo, le Japon a brisé l'hégémonie européenne en saut à skis lorsque Yukio Kasaya, Akitsugu Konno et Seiji Aochi ont pris les trois premières places du concours olympique au tremplin normal. Avant cette déconvenue au pays du soleil levant, jamais l'Europe n'avait laissé échapper le titre olympique.
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Birger Ruud (Nor/23.08.1911)Une légende, en raison de la durée de sa carrière (près de 20 ans) et de la richesse de son palmarès : 2 médailles d'or olympiques, en 1932 et 1936. Né dans la région de Telemark, où a été lancé le ski
de fond, il gagne son premier Championnat du monde en 1931. Il récidivera en 1935 et 1937. Devenu entraîneur de l'équipe norvégienne pour les JO de 1948 à Saint-Moritz, il prend part à l'épreuve individuelle et gagne l'argent pour compléter le triplé norvégien.
Matti Nykaenen (Fin/17.07.1963)Surnommé "le Finlandais volant", Nykaenen possédait toutes les qualités du sauteur : audace, style et élégance. Champion du monde junior en 1981, il gagne le Championnat du monde (grand tremplin) l'année suivante avant l'or olympique sur le grand tremplin aux JO de 1984 à Sarajevo. A ces mêmes Jeux, il remporte l'argent sur le tremplin normal. Quatre ans plus tard il réalise l'exploit inégalé de réussir le "Grand Chelem" (victoire aux 2 tremplins et par équipes) aux JO à Calgary. Son palmarès est riche de 46 victoires en Coupe du monde (record), dont il remporte 4 fois le classement général.
Andreas Goldberger (Aut/29.11.1972)Premier athlète à sauter plus de 200 m, Goldberger a dominé le saut
à skis au début des années 1990, remportant trois Coupes du monde, en 1993, 1995 et 1996. Aux jeux Olympiques, il a acquis deux médailles de bronze en 1994 (grand tremplin et équipes) à Lillehammer. Champion du monde 1996 de vol à skis, Goldberger a remporté 20 épreuves de Coupe du monde.
Martin Schmitt (All/29.01.1978)Une idole en Allemagne. Un talent énorme. Il s'est révélé au plus niveau aux JO de 1998 à Nagano d'où il est revenu avec une médaille d'argent par équipes. Champion du monde du K 120 et de l'épreuve par équipes en 1999 et 2001, il a gagné 25 concours en deux saisons et il sera un des grands favoris pour Salt Lake City.
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Les grandes dates | 1860 - Premier saut mesuré pour le Norvégien Sondre Nordheim | 1862 - Première compétition à Trysil, en Norvège | 1887 - Première compétition organisée aux Etats-Unis | 1892 - La famille royale de Norvège dote le rassemblement d'Holmenkollen, près d'Oslo, d'un trophée : "la Coupe du Roi" | 1924 - Le saut
à skis est inscrit aux 1ers jeux Olympiques d'hiver, à Chamonix | 1925 - Premiers Championnats du monde | 1934 - Construction du tremplin de vol à skis de Planica, en Yougoslavie | 1939 - Premier saut à plus de 100 m par l'Autrichien Josef Bradl | 1964 - Le petit tremplin est retenu pour les épreuves officielles et d'abord les JO d'Innsbruck | 1974 - Des matériaux synthétiques sont utilisés pour la première compétition internationale importante | 1979-1980 - Première Coupe du monde de saut à skis |
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