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OSLO 1952

 

Les Jeux au pays du ski

 

28 ans d'attente des pays nordiques

Vingt-huit ans. Il aura fallu attendre 28 ans pour que les Jeux d'hiver soient enfin organisés dans un pays nordique. Oslo ayant été préférée à Cortina d'Ampezzo et Lake Placid, c'est la Norvège qui a l'honneur d'accueillir ces 6es JO d'hiver.

Oubliées les réticences des pays scandinaves naguère soucieux de protéger leurs Jeux Nordiques. Les Jeux d'hiver se sont définitivement imposés et ce n'est que justice qu'ils fassent enfin étape dans le pays qui fut à l'origine du ski de compétition.

Cette paternité, les organisateurs norvégiens la revendiquent haut et fort, multipliant les symboles. La flamme olympique est allumée, non en Grèce comme pour les JO d'été, mais à Morgedal, le village natal de Sondre Nordheim, considéré comme le premier grand skieur de l'histoire, au XIXe siècle.

Pendant deux jours et demi, 94 skieurs se relaient sur plus de 200 km pour porter la flamme jusqu'au stade du Bislett à Oslo, où la vasque olympique est allumée par Egil Nansen, petit-fils de Fridtjof Nansen, célèbre explorateur qui réussit la traversée du Groenland à skis 70 ans plus tôt.

Dick Button encore

Trente pays, dont l'Allemagne et le Japon de retour après leur absence forcée de 1948, 694 participants dont 109 femmes : ces Jeux battent tous les records de participation.

Comme chaque fois depuis le début des Jeux (sauf à Lake Placid en 1932 où les Américains brillèrent devant leur public) la Norvège domine les compétitions, enlevant 16 médailles dont 7 d'or, loin devant les Etats-Unis (11 dont 4 d'or).

Le héros des Jeux est logiquement un Norvégien, Hjalmar Andersen, triple médaillé d'or sur 1500, 5000 et 10.000 m en patinage de vitesse.

En ski alpin, l'Italien Zeno Colo est un beau vainqueur de la descente, discipline qui revient chez les dames à l'Autrichienne Trude Jochum-Beiser, la vice-championne olympique de 1948. L'Américaine Andrea Mead-Lawrence signe un doublé en or en gagnant le slalom et le géant, celui-ci faisant son apparition aux JO en lieu et place du combiné.

Pour la deuxième fois, le patinage artistique sourit à Dick Button. L'intouchable Américain est le dernier patineur à avoir réussi la passe de deux aux JO, réussissant en outre à Oslo le premier triple saut de l'histoire en compétition.

 

La fiche

 

Ville : Oslo

Dates : 14 - 25 février 1952
Nations : 30 (retour du Japon et de la RFA)
Sports : 8
Sport de démonstration : 1 (bandy - sorte de hockey-sur-glace)
Epreuves : 22
Autres villes candidates : Cortina d'Ampezzo (Ita), Lake Placid (USA)
Participants : 694 (585 hommes, 109 femmes)
Participants français : 26 (19 hommes - 7 femmes)
Médailles distribuées :67(2 places de 3e ex aequo au 500 m patinage de vitesse M)
Palmarès français : 1 médaille (bronze)
Ouverture des Jeux : Proclamée par Ragnhild, princesse de Norvège
Serment olympique : Prêté par le sauteur à skis Torbjoern Falkenger
Flamme olympique : Allumée par Egil Nansen, petit-fils du célèbre explorateur Fridtjof Nansen
Président du CIO : Sigrid Edstroem (Suè)

 

Le fait

 

Les Jeux et la Norvège en fête

En confiant, en 1947, l'organisation des Jeux d'hiver de 1952 à Oslo, les membres du CIO ne s'étaient pas trompés. Les sports de neige et de glace ne pouvaient pas se sentir plus chez eux qu'en Norvège, le pays où le ski de fond est roi, le patinage de vitesse un sport national.

Quatre ans après Saint-Moritz, ces deuxièmes Jeux d'hiver de l'après-guerre furent ceux de la joie et de la réconciliation, puisque l'Allemagne et le Japon, absents en Suisse, faisaient leur retour dans la famille olympique.

Pour célébrer l'événement, les Norvégiens battirent le rappel de leurs vieilles gloires, de Fridtjof Nansen à Sondre Nordheim.

Explorateur et naturaliste, le premier traversa le Groenland à skis à la fin du 19e siècle et obtint le Prix Nobel de la Paix. Ce fut son petit-fils Eigil qui enflamma la vasque olympique.

Public sportif et connaisseur

Fils de paysan, Nordheim fut "l'inventeur" du saut à skis de compétition : il eut le premier l'idée que la réception devrait se faire sur une pente et non sur un terrain plat. Il conçut et réalisa par ailleurs la première fixation. Pour lui rendre hommage, la flamme fut allumée à Morgedal, son village natal, situé dans la province de Telemark, où se tinrent les premières compétitions de ski.

Plus de 500.000 spectateurs connaisseurs et enthousiastes suivirent les compétitions, applaudissant leurs favoris, mais félicitant sportivement les champions des autres pays. Pour que la fête soit complète, il fallait que les Norvégiens gagnent. Ils furent fidèles au rendez-vous des médailles d'or, montant à 7 reprises sur la plus haute marche du podium.

A Holmenkollen près d'Oslo, haut lieu du ski nordique, ils furent plus de 150.000 à se presser autour du célèbre tremplin pour acclamer le doublé des sauteurs norvégiens. Pendant trois jours, un Bislett archicomble vibra aux exploits de Hjalmar Andersen , un camionneur, sacré triple champion olympique en patinage de vitesse.

Accueil chaleureux, organisation irréprochable, public de rêve, ces Jeux laissèrent un excellent souvenir aux participants. Préfigurant ceux de Lillehammer, 42 ans plus tard.

 

L'exploit

 

Encore une première pour Dick Button

Certains champions, sûrs de leur talent, se contentent d'assurer pour gagner aux jeux Olympiques. Richard Totten Button n'était assurément pas de ceux-là. Homme de défis, il a remporté deux médailles d'or de suite en réussissant à chaque fois une prouesse technique inédite.

Dick Button n'a pas encore 19 ans quand il aborde ses premiers JO, en 1948 à Saint-Moritz. Deux jours avant le programme libre, ce surdoué du patinage exulte : il vient de réussir un double axel pour la première fois, à l'entraînement.

Aussitôt la question se pose à lui : va-t-il le tenter en compétition ? Premier avant le libre, va-t-il remettre en cause cette médaille d'or à sa portée ? A l'évidence, il ne maîtrise pas encore parfaitement ce nouveau saut. Méticuleux, il n'aime pas la part de risque et d'improvisation que comporterait une telle tentative.

Au tour du triple

D'un autre côté, il ne peut supporter l'idée de passer à ses propres yeux pour un lâche contraint à une reculade pour cause de pression olympique. Il tente donc le double axel. Il le réussit. Le public suisse salue l'exploit en connaisseur. Première médaille d'or.

Quatre ans plus tard, c'est en quadruple champion du monde, invaincu depuis son sacre de Saint-Moritz qu'il se présente aux Jeux d'Oslo. Comme en 1948, Dick Button est tenté d'essayer une difficulté technique jamais réussie en compétition : le triple saut.

L'Américain n'a pas besoin de ce nouvel exploit pour gagner tant il est supérieur à ses rivaux. Au contraire, il a tout à perdre. Mais, pas plus qu'à Saint-Moritz, il ne saura résister à ce nouveau défi.

Comme dans un rêve, il saute. Haut. Très haut. Condition indispensable pour réussir ses trois rotations. La réception est parfaite. Il vient de passer un triple boucle. Jamais patineur n'avait accompli trois révolutions en l'air.

L'étudiant de Harvard vient de faire entrer son sport dans une autre ère. Pour beaucoup de spécialistes, Dick Button reste le plus grand patineur de l'histoire.

 

Les anecdotes

 

Ex aequo

En patinage de vitesse, trois concurrents coururent le 500 m en 44 sec 0, signant le 3e temps de l'épreuve. Pourtant, seuls le Canadien Gordon Audley et le Norvégien Arne Johansen furent médaillés de bronze ex aequo. Le Norvégien Finn Helgesen, qui courait avec Audley, avait été devancé d'un rien par celui-ci, même s'il avait été crédité du même temps. Jugé "moins ex aequo" qu'Audley, Helgesen fut classé 5e.

Jeunesse

Le Français Alain Giletti se classe 7e en patinage artistique pour ses premiers JO. Il n'est âgé que de 12 ans et demi. Il sera champion du monde en 1960.

Proximité

En ski alpin, seules les compétitions de slalom purent se dérouler à proximité d'Oslo, sur le versant de Roedkleiva. Le géant et la descente en revanche eurent lieu à Norefjelll, à près de 120 km de la capitale norvégienne.

Triplé

Triple bravo pour Annemarie Buchner, médaillée dans les 3 épreuves du ski alpin. L'Allemande décrocha l'argent en descente, et le bronze en géant et en slalom.

Innovation

Pour la première fois, les Jeux d'hiver accueillirent une épreuve de ski de fond féminine. Trois Finlandaises monopolisèrent le podium de cette course disputée sur 10 km.

Météo

La météo eut le bon gout de ne pas perturber ces premiers Jeux d'hiver d'un pays nordique. Le mauvais temps s'abattit sur la Norvège sitôt les Jeux terminés.

Capitale

Oslo est la seule capitale à avoir accueilli les Jeux d'hiver. Quand Sarajevo organisa les JO en 1984, la Bosnie-Herzégovine n'était pas encore indépendante et Sarajevo n'était qu'une des grandes villes yougoslaves.

Mari battu

L'Américaine Andrea Mea-Lawrence fit beaucoup mieux que son mari en gagnant les médailles d'or du slalom et du géant. David, son époux, dut se contenter d'une modeste 35e place en géant.

Surcharge

236 kg pour le bob à 2. 472 pour le bob à 4. Auteurs du doublé, les équipages allemands bénéficiaient d'un tel avantage de poids par rapport à leurs rivaux que la fédération internationale décida de limiter désormais le poids total à 200 kg pour le bob à 2 et à 410 pour le bob à 4 afin de rendre égales les chances des équipages.

 

Le saviez-vous ?

 

Lever de rideau
Le slalom géant dames et les deux premières manches du bob à 2 eurent lieu la veille de la cérémonie d'ouverture.

Débuts
Deux pays firent leurs débuts aux Jeux d'hiver à Oslo : le Portugal et la Nouvelle-Zélande.
Première
Stein Eriksen fut le premier champion olympique du slalom géant, ainsi que le premier Scandinave médaillé en ski alpin.
Démonstration
Seul sport de démonstration aux JO d'Oslo, le bandy est une sorte de hockey sur glace disputé par 2 équipes de 11 joueurs munis de crosses proches de celles du hockey sur gazon.

Les résultats

Bobsleigh

Bob à 2
Hommes

1. Germany (GER)
2. USA I (USA)
3. Switzerland I (SUI)

Bob à 4
Hommes

1. Germany (GER)
2. USA I (USA)
3. Switzerland I (SUI)

 

Combiné nordique

Individuel
Hommes

1. Simon Slattvik (NOR)
2. Heikki Hasu (FIN)
3. Sverre Stenersen (NOR)

 

Hockey sur glace

Tournoi
Hommes

1. Canada (CAN)
2. USA (USA)
3. Suéde (SWE)

 

Patinage artistique

Individuel
Femmes

1. Jeanette Altwegg (GBR)
2. Tenley Alright (USA)
3. Jacqueline du Bief (FRA)

Individuel
Hommes

1. Richard Button (USA)
2. Helmut Seibt (AUT)
3. James Grogan (USA)

Couples

1. Falk / Falk (GER)
2. Kennedy / Kennedy (USA)
3. Nagy / Nagy (HUN)

 

Patinage de vitesse

10000 m
Hommes

1. Hjalmar Andersen (NOR)
2. Cornelis Broekman (NED)
3. Carl-Erik Asplund (SWE)

1500 m
Hommes

1. Hjalmar Andersen (NOR)
2. Willem van derVoort (NED)
3. Roald Aas (NOR)

500 m
Hommes

1. Kenneth Henry (USA)
2. Donald McDermott (USA)
3. Arne Johansen (NOR)
3. Gordon Audley (CAN)

5000 m
Hommes

1. Hjalmar Andersen (NOR)
2. Cornelis Broekman (NED)
3. Sverre Haugli (NOR)

 

Saut à Skis

Individuel
Hommes

1. Arnfinn Bergmann (NOR)
2. Torbjörn Falkanger (NOR)
3. Karl Holmstöm (SWE)

 

Ski alpin

Descente
Femmes

1. Trude Jochum-Beiser (AUT)
2. Annemarie Buchner (GER)
3. Giuliana Minuzzo (ITA)

Slalom géant
Femmes

1. Andrea Lawrence-Mead (USA)
2. Dagmar Rom (AUT)
3. Annemarie Buchner (GER)

Slalom
Femmes

1. Andrea Lawrence-Mead (USA)
2. Ossi Reichert (GER)
3. Annemarie Buchner (GER)

Descente
Hommes

1. Zeno Colò (ITA)
2. Othmar Schneider (AUT)
3. Christian Pravda (AUT)

Slalom géant
Hommes

1. Stein Eriksen (NOR)
2. Christian Pravda (AUT)
3. Toni Spiss (AUT)

Slalom
Hommes

1. Othmar Schneider (AUT)
2. Stein Eriksen (NOR)
3. Guttorm Berge (NOR)

 

Ski de fond

10 km
Femmes

1. Lydia Widemann (FIN)
2. Mirja Hietamies (FIN)
3. Siiri Rantanen (FIN)

18 km
Hommes

1. Hallgeir Brenden (NOR)
2. Tapio Mäkelä (FIN)
3. Paavo Lonkila (FIN)

4 x 10 km relais
Hommes

1. Finland (FIN)
2. Norway (NOR)
3. Sweden (SWE)

50 km
Hommes

1. Veikko Hankulinen (FIN)
2. Eero Kolehmainen (FIN)
3. Magnar Estensad (NOR)