Le fait 
Un fiasco à Paris.
"Cela aurait pu être une importante manifestation, l'occasion d'affirmer en France le fait sportif; ce ne fut qu'une triste foire, un fatras d'épreuves plus ou moins officielles, amateurs et professionnelles, éparpillées aux quatre coins de la capitale, englouties au milieu d'une épidémie de concours, parades et revues. Que les Jeux aient pu survivre à un tel fiasco paraît aujourd'hui à peine croyable".
Tel est le sentiment de l'historien du sport Jean-Toussaint Fieschi en 1983 qui résume parfaitement ce qu'ont été ces jeux Olympiques. Alors que de nombreuses voix s'élevaient pour demander que les Jeux se déroulent à Athènes pour toujours, le baron de Coubertin réussit à les imposer dans la ville qui lui tient le plus à coeur, Paris.
Désintérêts divers
Son idée est de profiter de l'Exposition Universelle comme tremplin pour asseoir définitivement l'olympisme. Immense déception. Les responsables de l'Exposition, méprisants, ne lui montrent que peu d'intérêt et lui retirent ses responsabilités d'organisateur.
Ainsi les épreuves, qui s'étaient déroulées sur une dizaine de jours quatre ans plus tôt, s'étalent de mai à octobre.
Les compétitions sont réparties dans toute la région parisienne entre Vincennes à l'est et le Bois de Boulogne à l'ouest de la capitale. Pire un même sport, le tir, se déroule simultanément à l'île Séguin (Boulogne-Billancourt), au polygone de Vincennes et au camp de Satory près de Versailles. Cet éparpillement ne va pas faciliter l'intérêt populaire, d'autant que les conditions ne sont pas toutes réunies pour de grandes performances.
Troncs d'arbre dans l'aire
En athlétisme, par exemple, un empêchement de dernière minute oblige les organisateurs à se rabattre sur les terrains du Racing Club de France. Les coureurs s'embourbent dans le gazon terreux, les javelots se piquent dans les troncs d'arbre, les marteaux et les disques disparaissent dans les branchages d'un marronnier.
Les sports qui se disputent en salle sont relégués dans des recoins à la limite de la salubrité. Et la natation se fait dans la Seine au milieu, bien souvent, des embarcations.
A tout point de vue ces Jeux sont donc un fiasco, et beaucoup considèrent alors que l'olympisme ne se relèvera pas de cet échec.
|