Anecdotes
Incognito : L'épreuve de littérature du concours d'art, discipline tout juste rétablie, est remportée par MM. Georg Ohrod et Eschbach. Le texte écrit en français et en allemand séduit le jury qui va découvrir à sa grande stupeur qu'il ne s'agit en fait que d'un unique et même auteur, un certain... Pierre de Coubertin. Le père des jeux modernes, fort satisfait de cette supercherie, inscrit donc son nom au palmarès des JO.
Président : Un Américain nommé Avery Brundage termine sixième du pentathlon et 12e du décathlon. Celui-ci serait passé totalement inaperçu si quatre décennies plus tard il ne s'était retrouvé à la tête du CIO (1952-1972).
Lutte finale : La finale de la lutte gréco-romaine chez les lourds-légers s'est achevée sur un match nul après... neuf heures de combat. Le Suédois Anders Ahlgren et le Finlandais Ivar Boehling reçurent non pas deux médailles d'or mais une médaille d'argent chacun. En demi-finale, le combat entre le Russe Martin Klein et le Finlandais Alfred Asikainen dura environ 11 heures. Il s'agit du combat le plus long de l'histoire olympique, toutes les 30 minutes les lutteurs prenant une pause. Klein, finalement vainqueur, était si fatigué qu'il déclarera forfait pour la finale.
Racisme : Le sprinteur noir américain, Howard Drew, meilleur spécialiste du moment, déclare forfait juste avant la finale du 100m. Raison officielle: rupture d'un tendon d'Achille. Certains ont pourtant prétendu que Drew avait tout simplement été... enfermé par un entraîneur américain qui préférait voir la victoire revenir à un Américain... mais blanc.
Réhabilitation : L'Américain Jim Thorpe remporte le pentathlon et le décathlon. Indien, surnommé "sentier brillant" dans sa tribu, Thorpe est disqualifié quelques temps après car il avait joué quelques années plus tôt au base-ball contre une poignée de dollars. Il est obligé de rendre ses médailles en février 1913 avant d'être réhabilité... en 1982 à titre posthume, puisqu'il est décèdé le 28 mars 1953. Par solidarité, ses dauphins avaient refusé de recevoir les médailles à sa place.
Forfait : Lassée par des querelles avec le CIO, dans un premier temps, et avec les organisateurs suédois, dans un second, à propos des règlements olympiques, l'équipe de France d'escrime déclare forfait.
Deuil : Lors du marathon, le Portugais Francisco Lazaro est victime d'une insolation au trentième kilomètre. Transporté à l'hôpital, il décède le lendemain. Lazaro est le premier des deux athlètes décédés lors des compétitions olympiques. En 1960, le Danois Knut Enemark Jensen s'effondre lors de l'épreuve cycliste sur route, il décèdera quelques jours plus tard.
Perdu de vue : Lors du marathon, le Japonais Kanikuri disparaît mystérieusement. Les officiels l'attendront un bon moment en vain. Il faudra attendre... 50 ans pour avoir son explication. Après environ 20 kilomètres de course, le seul représentant nippon de ces Jeux fut invité par des spectateurs à se rafraîchir. Certainement géné par cet arrêt peu glorieux, Kanikuri a préféré prendre le tramway et, sans avertir personne, rentrer chez lui.
Bouin le héros : Jean Bouin est médaillé d'argent du 5000 mètres. En parcourant la distance en 14 min 36 sec et 7/10e, le sergent du 163e régiment d'infanterie est battu d'un dixième par le Finlandais Hannes Kolehmainen. Le record du monde est battu de 37 secondes. Le record de France établi par Bouin ce jour-là tiendra 36 ans.
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